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Gérard de NERVAL EL DEDISCHADO

EL DESDICHADO

Je suis le ténébreux, — le veuf, — l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule
étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le
soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du tombeau toi qui m’as consolé.
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La
fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?.… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J’ai rêvé dans la grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron ;
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.

Gérard de Nerval,
Les Chimères.




Le dossier propose plusieurs explications du sonnet, classées par ordre de difficulté progressive.





Plan du dossier

1. Explication biographique

Gérard de Nerval a composé ce sonnet en 1853, au lendemain d’une nouvelle période de troubles mentaux. Il vit désormais sous la menace constante d’une rechute. Il tente de se ressaisir en se reportant par le souvenir, comme il l’a déjà fait dans Sylvie, aux jours heureux de son enfance et de sa jeunesse ; mais il n’a plus guère d’espoir et prend conscience d’une fatalité redoutable qui pèse sur lui. Le Destin, tel est le premier titre qu’il a donné à ces vers. Il s’arrête finalement à un autre titre, plus concret, plus poignant, plus suggestif aussi par sa couleur étrangère : El Desdichado, le Déshérité. C’est la devise que porte sur son bouclier, dans Ivanhoé (chapitre VIII), un mystérieux compagnon de Richard Cœur de Lion, dépossédé de son château par le roi Jean. Nerval l’adopte à son tour et se décrit, lui aussi, sous l’aspect d’un chevalier du Moyen Age que hante le malheur.

[…]

2. Explication linéaire

Sept des douze sonnets des Chimères avaient été publiés en 1844 et en 1845. Les cinq autres, parmi lesquels El Desdichado (prononcer dess-di-tchâ-do) et Myrtho ont été donnés en 1853 et en 1854. Quand Nerval les réunit, en 1854, à la fin des Filles du Feu, son intention n’est pas douteuse : les pièces ont la même origine spirituelle, la même qualité poétique, et elles s’adressent au même lecteur, celui qui accepte de suivre l’auteur dans son univers, d’entendre un chant non engagé dans « la matière d’un discours ». Elles forment une autobiographie imaginaire.

Complément : Commentaire d’après Jeanine Moulin, G. de Nerval, Les Chimères (Droz)

3. Lectures ésotériques

présentation l’ouvrage de Jean Richer, Nerval, expérience et création

4. Lecture Alchimique

D’après Georges Le Breton, Nerval, poète alchimique, © éd. Curandera, 1982.

5. Lecture initiatique

6. Synthèse

Les poèmes El Dedischado et Artémis, écrits à l’encre rouge, furent envoyés à Alexandre Dumas par une lettre de Nerval du 14 novembre 1853.
La première publication de El Desdichado eut lieu dans Le Mousquetaire, le 10 décembre 1853, présentée par un article de Dumas. Une deuxième variante en est connue par l'édition des Filles du feu en 1854. Le manuscrit du même texte, appartenant à Paul Éluard, porte le titre Le Destin et ne se distingue pas essentiellement de la variante des Filles du feu.

[…]


Bibliographie

P. Audiat, L’Aurélia de Gérard de Nerval.

Court de Gebelin, Monde primitif, analysé et comparé avec le monde moderne, 1781
Jacques Dhaenens, Le Destin d’Orphée, « El Desdichado » de Gérard de Nerval, Minard, Paris, 1972.

Jacques Geninasca, « El Desdichado », in Archives nervaliennes, n° 59, Paris, pp. 9-53.

Jacques Geninasca, Analyse structurale des Chimères de Nerval, La Baconnière;  2e édition, 2000)
Jean Guillaume, Aurélia, prolégomène à une édition critique, Presses Universitaires de Namur, 1972.
Corinne Hubner-Bayle
Gérard de Nerval : la marche à l'étoile

M. Jeanneret, La Lettre perdue, écriture et folie dans l’œuvre de Nerval, Flammarion, Paris, 1978.

Julia Kristeva, Soleil noir, dépression et mélancolie, Gallimard, 1987.

Georges Le Breton, « La clé des Chimères : l'alchimie », in Fontaine, n°44, 1945, pp. 441-460
Georges Le Breton, « L'alchimie dans
Aurélia : « Les Mémorables », ibid, N° 45 pp. 687-706
Georges Le Breton,
Nerval, poète alchimique, © éd. Curandera, 1982

Jeanine Moulin, Gérard de Nerval, Les Chimères (Droz).
Émilie Noulet, Études littéraires, l’hermétisme de la poésie française moderne, Mexico, 1944.
Dom Antoine-Joseph Pernety,
Les Fables égyptiennes et grecques (1758), Dictionnaire mytho-hermétique

Jean Richer, Nerval, expérience et création, Hachette, 1963
Jean Richer,
Gérard de Nerval, Seghers, 1950.



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