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VENUS DANS LE cloître OU LA RELIGIEUSE EN CHEMISE


Ouvrage anonyme attribué à l’abbé Du Prat
Ou
à François Chavigny de La Bretonnière
1672 ? 1719 ?


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PRÉSENTATION DU DOSSIER


Vénus dans le cloître ou La Religieuse en chemise est un des grands classiques du roman clandestin. Publié de manière anonyme en 1683, mais peut-être en 1672, il circule sous le manteau durant tout le XVIIIe siècle, constamment réédité, transformé et repris, parfois même sous d’autres titres comme Le Triomphe des religieuses, La Nonne éclairée ou les Délices du cloître…
L’ouvrage connut un succès européen.


L’auteur

François Chavigny de La Bretonnière ?
Dans sa première version, le dialogue libertin est attribué à François Chavigny de La Bretonnière, né en 1652, entré en religion à 18 ans contre son gré dans la Congrégation de Saint-Maur. Il prononça ses vœux âgé de dix-neuf ans à l’abbaye de Saint-Faron (diocèse de Meaux) le 11 mai 1671. Il poursuivit ses études au monastère de Saint-Denis dont il devint procureur. Nommé ensuite procureur de Saint-Germain des Prés, il s’enfuit du couvent dix ans plus tard, emportant 600 pistoles
Installé en Hollande, auteur de plusieurs romans et de pamphlets politiques entre 1681 et 1685, il est signalé en 1682 à Amsterdam ; il est accusé le 2 septembre 1683 d’avoir imprimé divers pamphlets, dont « Mercure au gibet et le banqueroutier ». Il écrit, en 1684, Le Cochon mitré, violente satire contre Charles Le Tellier, archevêque de Reims, frère de Louvois. Attiré hors d’Amsterdam puis à Bruxelles, Chavigny est enlevé par la police de Louis XIV puis arrêté au Bourget le 4 mars et enfermé pour le restant de ses jours, les treize années suivantes, dans une cage de bois de l’horrible prison du Mont Saint-Michel. Il en est extrait en 1698, infirme et fou, pour mourir peu après, très probablement en 1705.

L’abbé Du Prat ?
Abbé du Prat serait le pseudonyme choisi par l’abbé Jean Barrin.
Alexandre Cioranescu attribue sans réserve Vénus dans le cloître à l’abbé Barrin (1640-1718), grand chantre de la cathédrale de Nantes et grand vicaire du diocèse. On lui attribue les traductions des Œuvres galantes et amoureuses d’Ovide parues anonymement, et Vénus dans le cloître.
Pour Jean Sgard, qui a fourni une édition de
La Religieuse en chemise, aux Presses de l’Université de Saint-Étienne, les trois premiers Entretiens qui ont paru en 1683 (ou en 1672 ?) sont de Chavigny ; les trois suivants parus vraisemblablement en 1685, 1692 et 1719 sont d’auteurs inconnus.

LE TEXTE

Selon Alexandre Cioranescu, l’édition princeps serait de 1672 « à Cologne ». Le bibliographe Jules Gay cite plusieurs éditions du XVIIe siècle dont la première, sans lieu ni date, vers 1682, soit dix ans après celle dite de Cologne.
Vénus dans le cloître, ou la religieuse en chemise a connu tout au long du XVIIIe siècle une indéniable célébrité ; réédités pratiquement tous les ans jusqu’en 1700, sous l’adresse de Jacques Durand ou de Pierre Marteau, les trois Entretiens, bientôt devenus six, ont connu au XVIIIe siècle une bonne vingtaine de rééditions.
À partir de 1740, c’est l’adresse de Roosen à « Dusseldorp » qui prédomine ; cette édition, qui fournit désormais les six « 
Entretiens », est reprise en 1741, en 1746.

L’édition la plus ancienne que possède la Bibliothèque Nationale de France, celle de 1746 (Enfer 674), comprend trois entretiens.
L’édition hors commerce du Cercle du Livre Précieux, qui reproduirait celle de « Cologne » de 1719 (et non celle de 1672),
comprend six entretiens : les quatrième et cinquième avec les mêmes personnages, Agnès et Angélique, sont tout deux de la même plume, visiblement. Ils s’enchaînent naturellement et prolongent la conversation érotico-philosophique entre sœur Angélique et sœur Agnès.
Le sixième, manifestement surajouté, est « d’un ton nouveau, entre de nouvelles interlocutrices
 » : Séraphique et Virginie. Elles usent d’un tout autre style, plus littéraire, plus orné, plus savant, pour une conversation dont la violence profanatoire n’est que le prélude à un départ pour la Hollande où vivre dans l’« admirable lumière de la religion évangélique » — qui ne s’accorde absolument pas, pour le fond ou la forme (et malgré une vague amorce), avec le tranquille hédonisme des précédents dialogues.
L’ensemble ne doit pas se confondre, comme c’est trop souvent le cas, avec
Les Délices du cloître ou La Nonne éclairée…
L’aventure du texte offre l’inverse de ce qui se produit généralement : d’habitude les lettres, les dialogues, les entretiens, etc., tendent presque naturellement à se « compléter », à s’« augmenter » au fil du temps.


Pour permettre au lecteur de juger par lui-même, nous avons reproduit ici les six entretiens dans leur globalité.



LES DATES POSSIBLES

La question de la première édition de Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise est un véritable casse-tête : un écart de quarante ans entre les deux hypothèses les plus éloignées l’une de l’autre.
Selon Apollinaire, suivi par Pascal Pia, la première édition serait de 1719. L’ouvrage fut parfois attribué à Chavigny, mais le plus souvent à l’abbé Barrin qui aurait signé sous le pseudonyme de l’abbé Du Prat l’épître dédicatoire.
Dans ce dernier cas, l’ouvrage eut été posthume puisque l’abbé Barrin, né en 1640, est mort en 1718. L’hypothèse d’Alexandre Cioranescu nous paraît plus vraisemblable. Selon lui, l’édition princeps serait de 1672 « à Cologne ».
C’est sans réserve qu’il attribue Vénus dans le cloître à l’abbé Barrin, traducteur des Œuvres galantes et amoureuses d’Ovide.
En tout cas, l’ouvrage est sans conteste du XVII
e siècle.


Résumé

Angélique, jeune nonne éclairée de vingt ans, initie Agnès, sa cadette de quatre ans, aux plaisirs de Lesbos et à la science du libertinage ; devant elle-même faire une « retraite de « huit ou dix jours », elle confie à trois religieux, « à un abbé, un feuillant et un capucin » de ses amis, le soin de parfaire cette éducation ; le temps venu, les deux amies se retrouvent avec joie : Agnès raconte ses aventures avec complaisance et la conversation, à peine interrompue par le dîner, va se poursuivre jusqu’à l’accord final sur l’éloge de « la volupté bien réglée »…
C’est donc à un récit d’initiation que nous avons affaire, Angélique figurant le personnage obligé de l’« institutrice », dans une structure qui enchaîne au présent du dialogue libertin (celui aussi des scènes saphiques) toute une série variée d’histoires enchâssées et coupées de « raisonnements » qui, passant par la satire appuyée mais ambiguë des couvents et du clergé, tend à établir précisément les principes et la pratique de la philosophie du plaisir.



LES THÈMES

Le saphisme

[…]

La flagellation

[…]

Le voyeurisme


[…]

LES RÉCITS ENCHÂSSÉS

[…]

LES LIVRES LIBERTINS

[…]

LA CRITIQUE SOCIALE DES COUVENTS

[…]

LA PHILOSOPHIE DU TEXTE

[…]

DIDEROT ET LA RELIGIEUSE EN CHEMISE
Un passage célèbre du Salon de 1765 a fait beaucoup pour la réputation, bonne ou mauvaise, du roman de Chavigny de La Bretonnière, Vénus dans le cloître, ou la religieuse en chemise. Le voici :

Ce peintre [Greuze] est certainement amoureux de sa femme, et il n’a pas tort. Je l’ai bien-aimée, moi, quand j’étais jeune, et qu’elle s’appelait Mlle Babuti. Elle occupait une petite boutique de libraire sur le quai des Augustins ; poupine, blanche et droite comme le lis, vermeille comme la rose. J’entrais avec cet air vif, ardent et fou que j’avais ; et je lui disais : Mademoiselle, les Contes de La Fontaine, un Pétrone, s’il vous plaît. – Monsieur, les voilà ; ne vous faut-il point d’autres livres ? – Pardonnez-moi, Mademoiselle, mais…- Dîtes toujours. – La Religieuse en chemise. – Fi donc, Monsieur ; est-ce qu’on a, est-ce qu’on lit ces vilenies-là ? – Ah ! Ah ! ce sont des vilenies, Mademoiselle ; moi, je n’en savais rien… Puis un autre jour, quand je repassais, elle souriait, et moi aussi.

[…]
En conclusion : Diderot a lu
La Religieuse en chemise. La scène dépeinte dans le Salon de 1765 est réinventée, mais elle suggère que Diderot, au moment d’entreprendre les Bijoux indiscrets a pu compléter sa culture libertine et lire ou relire Chavigny. On doit cependant constater que la Religieuse en chemise n’a guère laissé de trace dans les Bijoux. Elle en a laissé dans la Religieuse, et de fort nombreuses : évocation des intrigues du cloître, dénonciation de la tyrannie familiale ou ecclésiastique, description des déviances engendrées par la claustration.
[…]

Sommaire du fichier de 218 pages en pdf

Introduction  (32 pages)

• TEXTE
V
énus dans le cloître ou La Religieuse en chemise
texte complet avec les six entretiens, transcrit en orthographe contemporaine
• 126 notes explicatives infrapaginales, et traductions du latin
• Notes bibliographiques



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