Les grands problèmes d'une rédaction
#2
Bonjour et bienvenue, 

Question épineuse que vous posez là. Un élève en difficulté d'écrit n'a aucune conscience de ses problèmes (il dit qu'il sait se relire) et surtout, il ne sait pas se corriger.

Par expérience, je sais que notre instinct nous pousse à corriger d'abord l'orthographe, alors que c'est à faire tout à la fin.

Il faut également trouver le moyen de ne pas décourager les élèves, et si possible, de ne pas passer trop de temps.

Il faut aussi sérier les problèmes et surtout ne pas s'imaginer que l'on va tout corriger en une fois. En pédagogie, il faut surtout prendre son temps, laisser le temps d'assimiler.


Voici comment je vois les choses :


a. la segmentation des phrases

Leur faire écrire quelque chose. Parallèlement, avoir sur un transparent un échantillon d'écrit fautif.

Au rétroprojecteur, leur apprendre tout simplement à mettre un trait vertical à chaque limite de phrase, en lisant, en discutant avec eux : à quel moment cela prend-il un sens ? est-ce qu'il manque une information ?

Retour sur leur brouillon papier et leur demander de faire la même chose : au départ, il est intéressant de leur faire échanger leurs feuilles, ce qui facilite le décentrement par rapport à l'écrit. Cela dépend du climat qui règne dans la classe.

Leur faire recopier les 3 premières phrases en passant une ligne entre chaque phrase. Avec majuscule, point et écriture lisible.


b. travailler sur le verbe 

quel est-il ? quelle action ? par qui ? en quelles circonstances ?

au départ exiger le minimum : sujet+verbe+complément. Travailler autant sur la cohérence que sur la cohésion.


c. la syntaxe

je ne suis pas sûre qu'il faille "interdire" les phrases complexes : on a tellement de mal à les obtenir, après... Laisser venir les choses, et quand elles sont là, en tirer le maximum. Il me semble que l'étape suivante est précisément l'enchaînement des phrases, avec les calques de l'oral que sont "et", "puis", "alors", tous ces substituts de gestes ; bref, la cohérence et la progression du texte.


d. ne s'occuper de l'orthographe qu'in fine

Bien montrer que l'orthographe relève surtout de la cohérence et de la cohésion, qu'elle facilite la compréhension, et que ce n'est pas simplement une série de lois arbitraires et contraignantes.

On écrit non pour être compris de soi-même - ce qui n'a aucun intérêt- , mais du plus grand nombre de gens possible.


Et exiger peu (de phrases corrigées à la fois) mais bien (une correction impeccable) : leur donner la satisfaction du travail bien fait. 

Bon courage. poursuivons cet échange !

Bien à vous.

Noli dei pueros putare pro feris anatibus ! (Michel Audiard)
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Messages dans ce sujet
RE: Les grands problèmes d'une rédaction - par Annasoror - 13/01/2015, 15:56

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