08/03/2015, 12:14
Bonjour,
Pour les élèves en très grande difficulté, le point sensible me paraît l’expression écrite, et l’image de soi en prend un grand coup.
Si apparemment, votre hiérarchie vous donne carte blanche, je vous suggère de les lancer dans des ateliers d’écriture. Il faudrait, pour cela, les dédoubler (des groupes de 12/15, pas plus).
Hier, grande journée de concertation, je vous note très rapidement le projet qu’un groupe a élaboré sous mon impulsion. Il s’agit de “raccrocher” les plus en difficulté.
Au départ, pas de notes, d’évaluation classique. Le programme des ateliers d’écriture : tout le monde écrit, l’écoute attentive des autres est impérative. On rebondit sur les idées des autres.
Il y a d’abord des techniques très intéressantes de déblocage de l’écrit (on en trouve sur le net).
L’important est de donner une finalité concrète à l’affaire avec une publication (site internet du collège, par exemple, c’est gratuit)
plaquette de poèmes
rédaction d’un journal intime sur le net
album de famille
autofictions diverses
nouvelle policière ou fantastique
Nous avons décidé 5 ateliers successifs sur l’année, la dernière période sera consacrée aux publications.
Intervenants extérieurs :
• un groupe de slameurs locaux + textes de Grand corps malade
• un jeune homme qui fait de la photographie. Il fait écrire sur des albums de photos de brocante, des photos de famille anciennes, des photos de classe. Nous allons le faire venir de la ville voisine.
• peut-être des danseurs du Centre Chorégraphique
• écriture à partir de mangas
• écriture à partir d’une visite (musée de l’automobile, et autres possibilités locales).
On se fait un programme de l’année, de manière à les réconcilier avec l’écrit et avec leur image, et ensuite à les remettre dans le circuit scolaire, en leur apprenant progressivement le vocabulaire, la ponctuation, les règles de l’expression écrite correcte.
Ces élèves doivent découvrir le bonheur d'écrire...
Si vous leur parlez de rédaction, ils fuient, mais s'il s'agit d'atelier d'écriture c'est une tout autre histoire.
En vrac quelques suggestions:
1) Inspiré de François Bon, Tous les mots sont adultes (une mine)
Une liste: les lieux où j'ai dormi ; à partir de la liste, on choisit quelques développements: MA CHAMBRE, le lieu le plus insolite, le lieu le plus douloureux, etc. Et on travaille sur les expansions...
2) Le kiosque
J'étale un grand nombre de cartes postales très diverses. Après un tirage au sort chaque élève vient choisir une carte postale (je ne donne pas d'objectif).
Quand chaque élève est en possession de sa carte, je donne les consignes: il faut choisir un destinataire, n'importe lequel, ma grand-mère, le frère que je n'ai jamais eu, le Président de la République, Napoléon... et un expéditeur qui peut être moi ou n'importe qui... Le but du jeu: obtenir un texte, certes bref (ce qui est rassurant) mais où tout est en parfaite adéquation et dénué de redondances: image/texte/ expéditeur/ destinataire...
3) Le musée
si vous avez un musée sous la main, vous emmenez vos élèves voir quelques tableaux et vous leur apportez les renseignements susceptibles de les intéresser. A partir de là, vous leur faites écrire, au choix, un poème ou sur un plus long terme un récit fantastique. Bien sûr vous avez auparavant travaillé sur des modèles: Les Phares (Baudelaire), Le prisonnier (Hérédia).
Cordialement
Pour les élèves en très grande difficulté, le point sensible me paraît l’expression écrite, et l’image de soi en prend un grand coup.
Si apparemment, votre hiérarchie vous donne carte blanche, je vous suggère de les lancer dans des ateliers d’écriture. Il faudrait, pour cela, les dédoubler (des groupes de 12/15, pas plus).
Hier, grande journée de concertation, je vous note très rapidement le projet qu’un groupe a élaboré sous mon impulsion. Il s’agit de “raccrocher” les plus en difficulté.
Au départ, pas de notes, d’évaluation classique. Le programme des ateliers d’écriture : tout le monde écrit, l’écoute attentive des autres est impérative. On rebondit sur les idées des autres.
Il y a d’abord des techniques très intéressantes de déblocage de l’écrit (on en trouve sur le net).
L’important est de donner une finalité concrète à l’affaire avec une publication (site internet du collège, par exemple, c’est gratuit)
plaquette de poèmes
rédaction d’un journal intime sur le net
album de famille
autofictions diverses
nouvelle policière ou fantastique
Nous avons décidé 5 ateliers successifs sur l’année, la dernière période sera consacrée aux publications.
Intervenants extérieurs :
• un groupe de slameurs locaux + textes de Grand corps malade
• un jeune homme qui fait de la photographie. Il fait écrire sur des albums de photos de brocante, des photos de famille anciennes, des photos de classe. Nous allons le faire venir de la ville voisine.
• peut-être des danseurs du Centre Chorégraphique
• écriture à partir de mangas
• écriture à partir d’une visite (musée de l’automobile, et autres possibilités locales).
On se fait un programme de l’année, de manière à les réconcilier avec l’écrit et avec leur image, et ensuite à les remettre dans le circuit scolaire, en leur apprenant progressivement le vocabulaire, la ponctuation, les règles de l’expression écrite correcte.
Ces élèves doivent découvrir le bonheur d'écrire...
Si vous leur parlez de rédaction, ils fuient, mais s'il s'agit d'atelier d'écriture c'est une tout autre histoire.
En vrac quelques suggestions:
1) Inspiré de François Bon, Tous les mots sont adultes (une mine)
Une liste: les lieux où j'ai dormi ; à partir de la liste, on choisit quelques développements: MA CHAMBRE, le lieu le plus insolite, le lieu le plus douloureux, etc. Et on travaille sur les expansions...
2) Le kiosque
J'étale un grand nombre de cartes postales très diverses. Après un tirage au sort chaque élève vient choisir une carte postale (je ne donne pas d'objectif).
Quand chaque élève est en possession de sa carte, je donne les consignes: il faut choisir un destinataire, n'importe lequel, ma grand-mère, le frère que je n'ai jamais eu, le Président de la République, Napoléon... et un expéditeur qui peut être moi ou n'importe qui... Le but du jeu: obtenir un texte, certes bref (ce qui est rassurant) mais où tout est en parfaite adéquation et dénué de redondances: image/texte/ expéditeur/ destinataire...
3) Le musée
si vous avez un musée sous la main, vous emmenez vos élèves voir quelques tableaux et vous leur apportez les renseignements susceptibles de les intéresser. A partir de là, vous leur faites écrire, au choix, un poème ou sur un plus long terme un récit fantastique. Bien sûr vous avez auparavant travaillé sur des modèles: Les Phares (Baudelaire), Le prisonnier (Hérédia).
Cordialement
Noli dei pueros putare pro feris anatibus ! (Michel Audiard)