La situation d'énonciation  
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Merci pour la référence de grammaire Galichet ! Je vais me procurer le manuel.
Quant à l'instruction à domicile, nous allons attaquer notre 6e année avec bonheur.
Les cours du Cned ne sont pas du tout utilisés chez nous ; ils ont été posés sur mon bureau, l'année du CE1 de ma fille. Je les ai lus, et là, horreur : un vide abyssal côté conjugaison, des formules ampoulées, des modes d'emplois d'appareils ménager en guise de lecture  .
Les manuels ont fini dans la poubelle et nous n'avons jamais utilisé ces programmes qui, selon moi, préparent les enfants à devenir de bons petits citoyens prêts à foncer dans tout ce qui ne leur ressemble pas, analphabétisme en prime.
Nous repérons les programmes officiels en les consultant sur internet ou dans les ouvrages prévus à cet effet.
L'instruction en famille permet d'aborder beaucoup plus de notions que celles prévues par les programmes officiels ; notre fille J. fait du latin depuis le CE2 sans que cela ne lui semble jamais pénible, au contraire, elle adore les personnages de sa méthode (Vibrissa et Minimus).
Depuis 5 ans, j'ai toujours établi les "feuilles de route" de J. à ma propre sauce et avec son accord.
Je vous livre ici le contenu de sa dernière feuille de route, suivie en juin dernier, pour achever son année :
- dictées : participes passés (dictée sans préparation)
- lectures : continuité de tes livres choisis (elle terminait le journal d'Elisabeth d'Autriche)
- orthographe : l'accent circonflexe sur les E en souvenir d'un S disparu
- rédaction : raconte notre trekking à dos d'éléphant, à la première personne du singulier, pour faire rêver Tatie Roxanne.
Poésie : finir d'apprendre "La complainte amoureuse"
- Maths : on termine ensemble les axes de symétrie et on révise les pourcentages (demander à maman les factures EDF)
- Histoire : Moyen Age en Asie (nous étudions l'Histoire du monde et non pas celle excusivement de la France ; cela consiste à étudier toutes les civilisations dans l'ordre chronologique)
- Anglais : faire les exercices prévus et apprendre les mots de vocabulaire (conjuguer to can et to must dans l'usage des phrases quotidiennes)
- Latin, continuité habituelle du programme
- Svt : le manuel contient des éléments qu'elle connaît déjà, donc elle se contente de lire et d'observer tout ce qui lui chante, au microscope.
- Physique : cours de belgique (actuellement, l'oeil et l'appareil photo)
- géographie : nous rentrons d'Asie, elle a beaucoup appris sur place.
- Dessin : reproduction quadrillée d'une estampe japonaise (issue de la collection de Monet dont la vie l'intéresse)
- Lapbook : les koalas (livre + activités en anglais ; nous avons toujours un lapbook en chantier)
- E. Civique : rendez-vous avec l'huissier du TGI qui doit nous expliquer où siègent les représentants de la justice, et nous assisterons à plusieurs audiences pénales.

Le programme "scolaire" s'arrête là.
J. est violoniste et fait partie d'un orchestre qu'elle adore rejoindre chaque mercredi. Le lundi, elle étudie la technique d'écriture musicale et prend des leçons d'instrument avec son professeur ; le mercredi, orchestre + ce qu'elle veut.

Que diable viendrait faire le Cned dans notre mode de vie ? :>
Les inspections à domicile s'effectuent chaque année ; les inspecteurs sont venus à 3 dernièrement.
J. accepte de remplir les évaluations qu'on lui propose, parce qu'elle n'est pas stressée et sait qu'il est impossible de la remettre à l'école de force. la loi prévoit qu'il est interdit d'évaluer notre fille avec des supports d'évaluations de l'école publique ; il est obligatoire de n'utiliser que nos propres supports pédagogiques ; ce décret est rarement respecté, mais notre fille trouve les évaluations drôles et "trop fastoches". Les rapports d'inspection sont élogieux à son sujet, bien que toujours opposés à l'instruction en famille. Mais cela n'a aucune importance.

Mais alors, quid de la socialisation, demande-t-on partout ...
L'orchestre fonctionne comme n'importe quelle classe d'école : on apprend à se bousculer, à copier sur son voisin, à se moquer d'autrui, à désacorder un violon en cachette, à faire des fausses notes volontaires ou non, à poireauter des heures pour attendre les retardataires, écouter puis oublier les consignes du prof, railler le chef d'orchestre et ses manies, on apprend à se produire en public, à gérer ses émotions, on apprend à trouver sa récompense dans l'effort et non pas seulement dans le résultat, on apprend à frissoner d'émotion pour une oeuvre, ou à s'ennuyer ferme en déchiffrant du Boulez ...

Le Cned chez nous ? Mais pourquoi apprendre avec la médiocrité ? Ce serait comme acheter un mauvais violon, au prétexte que l'enfant est "apprentie".

L'instruction en famille était pour nous un remède la première année ; c'est aujourd'hui un mode de vie auquel nous tenons beaucoup, et il semble que 30 000 enfants en bénéficient actuellement en France.
Mais je pense que sur le nombre, la moitié est déscolarisée pour raisons de santé.

Merci pour votre avis que j'ai apprécié.
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Messages dans ce sujet
La situation d'énonciation   - par Milena - 20/01/2015, 22:32
RE: La situation d'énonciation   - par Milena - 20/01/2015, 22:40
RE: La situation d'énonciation   - par Milena - 20/01/2015, 22:45

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