13/03/2018, 12:20
J'ai une question : trouvez-vous que "Les Liaisons dangereuses" soient représentatives du 18ème siècle ? Qu'en pensez-vous ?
"Les Liaisons dangereuses" représentatif du XVIIIe s ?
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13/03/2018, 12:20
J'ai une question : trouvez-vous que "Les Liaisons dangereuses" soient représentatives du 18ème siècle ? Qu'en pensez-vous ?
13/03/2018, 12:28
Bonjour Sonia,
Vste sujet ! Je ne suis pas sûre… Un chef d'œuvre, tel Les Liaisons dangereuses, dépasse tous les cadres. Et puis, quel XVIIIe s. ? S'il s'agit de l'aristocratie, c'est plutôt non, à cause de cette fin morale et “bourgeoise”. "Les Egarements du coeur et de l’esprit" de Crébillon me paraissent infiniment mieux refléter l’esprit du libertinage. En dépit de cette fin, le libertinage remet tellement d'idées en question qu'il fallait bien cette fin pour compenser le scandale du roman. De plus, l'écriture même du désir et du plaisir telle qu'elle est menée, la mise à nu psychologique de personnages qui sont loin d'être des types humains conventionnels, et qui sont cyniques à force de calculs méthodiques et cruels, font presque de l'oeuvre une caricature, un peu comme un développement jusqu'à l'absurde de l'usage de la raison cartésienne. Les personnages principaux se veulent en effet sans sensibilité et ils se retrouvent, ce faisant, devant un destin aussi tragique, voire davantages, que ceux qui se laissent emporter par leurs passions. Obsession passionnelle de l'insensibilité et du cynisme, qui engendre la passion de détruire. L'écriture, excessive elle aussi, véhicule cette violente dénégation de la sensibilité qui n'est en fait qu'un cri de douleur. Chaque discours se débat comme dans un piège, et, en dépit de ce déferlement, n'établit aucune communication réelle entre les personnages, dont l'être, perceptible au lecteur, échappe totalement au personnage destinataire. Une complexité de réactions en opposition totale avec la mesure classique. Bref, à question (trop ?) vaste, réponse perplexe ! A bientôt !
Noli dei pueros putare pro feris anatibus ! (Michel Audiard)
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