Réalisateurs : Muriel Mayette
Acteurs : Éric Ruf, Cécile Brune, Léonie Simaga, Aurélien Recoing, Céline Samie, Clément Hervieu-Léger, Stéphane Varupenne, Suliane Brahim ou Julie-Marie Parmentier
Synopsis :
Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector, qui est mort en défendant Troie. C'est ainsi qu'à l'école, on se souvient du drame de la femme d'Hector. Impossibles amours, somptuosité de la langue racinienne. Andromaque est, avec Bérénice, l'emblème de la tragédie humaine. Ces personnages sont transcendés par l'amour et interdits d'aimer par la raison d'État ou les lois des hommes qui ne sont pas des dieux.
Commentaires :
"L'Andromaque" de Racine, n'est ni celle d'Homère, ni celle d'Euripide !... Elle "combat les hommes" (c'est ce que signifie son nom...) mais ici, avec d'autres moyens que la violence ou les larmes ostentatoires. Elle a les "yeux toujours ouverts aux larmes" ainsi que Racine le dit... Mais elle a surtout déjà versé ces larmes ! Il n'est donc plus question de résoudre le dilemme auquel elle est confrontée via l'amour névrotique de Pyrrhus et son "chantage" incandescent... Par la révolte ou la colère !... Bien au contraire, c'est par le calme qui succède aux immenses douleurs qu'elle parviendra à ses fins, et en "contenant son émotion" qu'elle rendra Pyrrhus encore plus dingue !... Ceci pour ajouter à votre article, au demeurant très perspicace et juste, combien j'ai personnellement été surprise, certes, mais aussi enthousiaste de l'interprétation de C. Brune, qui loin d'être "trop raide" ou "prisonnière de ses émotions"... nous offre une Andromaque souveraine, tant mère que femme à jamais aimante et "résistante" sans cris, sans pleurs, qui n'a plus à combattre... Mais simplement "à se souvenir"... Et c'est en cela, et pour aller dans le sens de l'issue de cette tragédie étonnante, que de femme épouse fidèle au-delà de la mort des siens, mère aimante, elle devient Reine une seconde fois ! Non point par la vindicte ou la vengeance... Mais par la force de sa liberté !.