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  • 12 balles dans la peau pour Pierre Laval

    Documentaire / Historique
    2009 - 52 mn - France
    Note 10

Réalisateurs : Yves Boisset

Acteurs : Christophe Malavoy

Synopsis :
Plusieurs fois président du Conseil ou ministre sous la Troisième République, Pierre Laval (incarné dans le film par Christophe Malavoy) est resté dans la mémoire collective pour son rôle au sein du gouvernement de Vichy. Véritable numéro deux, après Philippe Pétain, il a eu un rôle capital dans la politique de collaboration avec les Allemands menée par l'Etat français de 1940 à 1945. Cependant, le parcours de cet ancien membre de la SFIO, pacifiste acharné, avocat, défenseur de syndicalistes mais fervent anticommuniste, n'est pas aussi simple qu'on pourrait le penser. Il s'achèvera le 15 octobre 1945, dans la cour de la prison de Fresnes, face à un peloton d'exécution.

Commentaires :
Les évocations historiques sont l'un des genres nobles de la télévision, comme le fut la peinture d'histoire. Pour se souvenir, partant pour réfléchir, il semble bien que l'homme ait besoin d'images. Yves Boisset a su se servir des archives abondantes pour retracer le parcours de celui qui fut «l'homme le plus haï de France». La haine, c'était d'ailleurs l'un des thèmes de ce film calme et linéaire. Sans pathos, la simple et scrupuleuse exposition des faits étant déjà l'expression d'une dramaturgie pathétique. La haine, animant Laval, qui, avec Bousquet, alla parfois au-devant des exigences effroyables des nazis.

La haine, aussi, dont Laval fut toujours l'objet : ses amis politiques le détestèrent ; Céline, dans un roman halluciné, affirme qu'à Sigmaringen, Pétain et Laval ne s'adressaient plus la parole. La haine de la foule, qui conspua presque toujours l'ancien «avocat des pauvres» d'Aubervilliers.
On a bien vu l'irrépressible, l'obsessionnelle passion du pouvoir de Laval. Et aussi une autre dimension du personnage, sur laquelle Boisset a judicieusement insisté : son pacifisme presque fanatique, donc sans discernement, aboutissant à la Milice et à cette déclaration du 22 juin 1942 : «Je souhaite la victoire de l'Allemagne.» C'est au procès et à l'instruction bâclée, qu'est consacrée la fin du film. Et c'est un acteur, alors, qui joue le rôle de l'accusé : Christophe Malavoy. On ne voit pas trop qui pourrait moins ressembler à Laval, mais le comédien était, selon son habitude, d'une très grande justesse dans le rôle d'un homme excédé et qui semble n'avoir toujours pas compris. Ceux qui ont vu le film de Jean Marbeuf, penseront néanmoins à Jean Yanne et à Jacques Dufilho.

Informations support


Référence :
Support : DVD
Edition :
Zone : 2

Langues :
Sous-titres :
Audio :
« et moi»
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