Les poupées au XVIIIe siècle


Pendant la Régence, l’ambassadeur de France à Londres, Guillaume Dubois, devenu cardinal par la suite, écrivit à une couturière parisienne, Mademoiselle Filon, pour lui demander un grand mannequin qui puisse montrer aux Londoniennes comment on s'habillait à Paris, sans oublier les détails des dessous les plus intimes.

Des informations plus intéressantes encore nous parviennent du précieux « 
Dictionnaire du Commerce » de Jacques Savary, dont la première édition date de 1772; au mot poupée, on peut lire en effet:

«...
se dit en général de tous les jouets d'enfants que font les Bimblotiers, lorsque ces jouets ont une figure humaine; c'est de ces jouets dont il se fait un si grand négoce à Paris et particulièrement au Palais. Ce terme s'entend néanmoins plus ordinairement de ces figures proprement habillées et coefées, soit d'homme, soit de femme, qu'on envoye dans les Pais étrangers pour y apprendre les modes de la Cour de France, ou qu'on donne aux enfants d'un moyen âge pour les amuser », ou encore:
«...
et non seulement la consommation en est très grande à Paris et dans les Provinces, mais il s'en fait encore des envois au dehors et jusques dans l'Amérique espagnole, sur lesquels il se fait d'assez grands profits…».

C'est ce mécanisme commercial, déjà bien en place à l'époque, qui permettra à l'industrie des poupées d'être l'un des secteurs les plus prospères de l'économie française au XIXe siècle.