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Simenon

Éphéméride 13 février 1903 naissance de Georges Simenon

Georges Simenon est né le vendredi 13 février en 1903 à Liège, mais par superstition ses parents le déclarent né la veille. Son père est fils d’un chapelier, il travaille dans un bureau d’assurance; sa mère est employée dans un grand magasin. En 1906, naît son frère Christian qui sera le préféré de la mère.
Dans les années 1918 et 1919, son père tombe gravement malade. Georges arrête ses études et travaille; il entre comme reporter à la rubrique « faits divers » du journal très conservateur La Gazette de Liège. Cette période journalistique fut pour le jeune Simenon, juste âgé de seize ans, une extraordinaire expérience qui lui permet d’explorer les dessous de la vie d’une grande ville, les dessous de la politique, mais aussi de la criminalité, de fréquenter et de pénétrer la vie nocturne réelle, de connaître les dérives dans les bars et les maisons de passe; elle lui permet aussi d’apprendre à rédiger de façon efficace. Il écrira plus d’un millier d’articles sous plusieurs pseudonymes dont 150 sous le pseudonyme « G. Sim ».

En juin 1919, la famille déménage à nouveau pour revenir dans le quartier d’Outremeuse. Simenon y rédige son premier roman Au pont des Arches, publié en 1921 sous son pseudonyme de journaliste. À partir de novembre 1919, il publie les premiers de ses 800 billets d’humeur, sous le nom de Monsieur Le Coq (jusqu’en décembre 1922). Durant cette période, il approfondit sa connaissance du milieu de la nuit, des prostituées, de l’ivresse d’alcool, des garçonnières en ville. Parmi ses fréquentations, il rencontre des anarchistes, des artistes bohèmes, et même deux futurs assassins!
En 1921, il rencontre une peintre Régine Renchon surnommée Tigy. Son père meurt en novembre à l’âge de 44 ans. Georges effectue son service militaire. Deux ans plus tard, il épouse Régine. Il débarque à Paris. et écrit des contes et nouvelles. Ses premières tentatives littéraires l’amènent à fréquenter le milieu des lettres et des journalistes littéraires. Il place, raconte-t-il plus tard, beaucoup d’espérances en des contes et nouvelles, qu’il apporte à Colette, directrice littéraire du très puissant quotidien parisien, Le Matin. En 1930, dans une série de nouvelles pour Détective, écrites à la demande de Joseph Kessel, apparaît pour la première fois le personnage du commissaire Maigret. La première apparition du personnage dans un roman est intitulée Pietr le Letton.
Simenon meurt le 4 septembre 1989 à Lausanne.
Le critique Robert Poulet avait dit: « Presque tous ses récits commencent par cent pages magistrales, auxquelles on assiste comme à un phénomène naturel, et à l’issue desquelles on se trouve infailliblement devant une certaine quantité de matière vivante dont un autre Simenon s’empare alors pour en tirer des surprises et des drames beaucoup moins habilement. » Il avait aussi précisé que Simenon était meilleur dans la peinture des états que dans celle des actions, définissant son univers comme statique.
Hors romans policiers, ses meilleurs romans sont fondés sur des intrigues situées dans des petites villes de province, où évoluent de sombres personnages à l’apparence respectable, mais qui ourdissent de ténébreuses entreprises, dans une atmosphère sournoise et renfermée, dont les meilleurs exemples sont les romans
Les Inconnus dans la maison et Le Voyageur de la Toussaint, mais aussi Panique, Les Fiançailles de M. Hire et La Vérité sur Bébé Donge.
Simenon est en effet un romancier d’une fécondité exceptionnelle: on lui doit 192 romans, 158 nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages publiés sous son propre nom et 176 romans, des dizaines de nouvelles, contes galants et articles parus sous 27 pseudonymes. Il est l’auteur belge le plus lu dans le monde.