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Éphéméride 4 mars 1876 naissance de Léon-Paul Fargue

Léon-Paul Fargue est né le 4 mars 1876 à Paris. Son père est ingénieur chimiste et dirige une fabrique de céramiste.

Il fait de bonnes études au collège Rollin, au lycée Janson-de-Sailly, puis brièvement au lycée Henri IV où il se lie avec Alfred Jarry. C’est sur les conseils de Bergson qu’il abandonne la préparation de l’École Normale Supérieure. Après avoir hésité entre la musique, la peinture et la littérature, il opte pour cette dernière.


Après quelques essais à Pont-Aven sur les traces de Gauguin, il choisit finalement d’écrire et publie en 1895 sa première œuvre
: Tancrède en revue puis le Mercure de France publie un ensemble de poèmes de ce qui allait devenir Pour la musique (qui ne sera publié qu’en 1914)

Il traîne dans la bohème de Montmartre sous l’ombre de Verlaine et du Cabaret du Chat Noir, puis il rencontre Mallarmé, Valéry, Gide ou Vuillard. Il participe à la création de revues
: La Croisade, avec Francis Jourdain et Maurice Tourneur, L’Art Littéraire, avec Alfred Jarry. Le Mercure de France puis la Plume publient bientôt ses poèmes.

En 1900, après trois ans de service militaire dans l’Est, Fargue retrouve Paris et épisodiquement la fabrique de son père dont il héritera à la mort de celui-ci en 1909.

Dès 1902, il est introduit dans la sphère musicale, aux côtés de Ricardo Viñes et Maurice Ravel. Parallèlement il se lie avec Charles-Louis Philippe et Marguerite Audoux.

Il participe aux débuts de La Nouvelle Revue Française.
En 1909, il rencontre Valery Larbaud et ce sera le début d’une amitié importante. Enfin en 1912 paraît
Poèmes son second livre, qui lui assurera la notoriété auprès de gens très divers, d’Apollinaire à Claudel, d’Alain-Fournier à Proust.

Mobilisé en 1914 à Laon, il sera rapidement réformé et retrouvera, autour de la libraire d’Adrienne Monnier, ses amis Jean Cocteau et Erik Satie, lequel composera peu après six mélodies sur les Ludions. Il est réputé en particulier pour sa conversation éblouissante. Il voyage, parfois avec Valery Larbaud, en Europe Centrale, en Allemagne, en Italie, en Angleterre.

Dans les années 20, Fargue fonde et dirige la prestigieuse revue Commerce avec Valery Larbaud et Paul Valéry, relayé par Jean Paulhan. Il se lie avec certains surréalistes notamment Philippe Soupault et Robert Desnos, côtoie Malraux, Saint- Exupéry, Joyce, ou Michaux. Il publie son œuvre poétique seconde manière, en prose, dans Commerce, qu’il rassemble dans Espaces et Sous la lampe en 1929.

Les années 30 sont marquées par une nouvelle activité, la chronique journalistique sur des sujets très divers. Elles seront réunies plus tard dans Déjeuners de soleil et Dîners de lune.

Il recevra pour D’après Paris le prix de la Renaissance en 1932, sera élu à l’Académie Mallarmé en 1937, et sera membre de l’Académie Ronsard. En 1939 il publie son livre le plus connu, qui lui servira aussi de surnom: Le piéton de Paris.

Peu avant la seconde guerre mondiale, Fargue rencontre sa future femme, le peintre Chériane, chez qui il s’installe boulevard Montparnasse.

En 1941 il publie Haute solitude parfois considéré comme son chef d’œuvre poétique. En 1943, au cours d’un repas avec Picasso, il est frappé d’hémiplégie et restera paralysé. Il n’en continue pas moins à écrire et reçoit en 1946 le grand Prix de la Ville de Paris.
Il meurt à 71 ans, le 24 novembre 1947, chez lui à Paris.
Il est inhumé au cimetière de Montparnasse.

Son œuvre comprend des poèmes en prose et en vers
: Tancrède, Poèmes, Pour la musique, Vulturne, Ludions, D’après Paris, Haute solitude
et des chroniques et des essais: Sous la lampe, Le piéton de Paris, Lanterne magique, Méandres, Pour la peinture.