Mounier Lendemains d'une trahison

Il y a quarante ans, « accords » de Munich.
L’occasion de rappeler la publication de l’article d’Emmanuel Mounier
:

Emmanuel Mounier, « Lendemains d’une trahison », Esprit, no 73, octobre 1938, p. 14.

Michel Winock publie La Trahison de Munich, Emmanuel Mounier et la grande débâcle des intellectuels, présenté par Michel Winock, CNRS Éditions, 2008, 184 p., 20 €

Septembre 1938. Hitler revendique le rattachement au Reich du territoire des Sudètes, région tchécoslovaque où vit une minorité germanophone. Après avoir remilitarisé son pays et réalisé l’Anschluss, il sait que sa menace d’utiliser la force pour parvenir à ses fins est suffisamment crédible pour faire plier les Démocraties européennes. Pour « préserver la paix », le premier ministre britannique, Chamberlain, d’accord avec la France, contraint la Tchécoslovaquie à céder aux exigences nazies, le 21 septembre.
Aux « Lendemains d’une trahison », Emmanuel Mounier, fondateur de la revue
Esprit, rédige l’éditorial du numéro d’octobre en rompant avec la tradition « pacifiste » et « apolitique » de la revue, dénonçant « le déshonneur » d’une France sans parole, sacrifiant son alliée au chantage du fascisme.
Publié aux lendemains des accords de Munich entérinant la cession sans concession des Sudètes à l’Allemagne, l’article de Mounier résonne dans les débats intellectuels, entre ceux prônant la sauvegarde de la paix par tous les moyens, et ceux voulant opposer la force aux exigences des fascistes, bien vite dénoncés comme « bellicistes » par les « pacifistes ».
Les abonnés d’
Esprit – appartenant aux deux bords – réagissent à cet éditorial dans des lettres adressées à Mounier, confiées sous l’occupation à son collaborateur Edmond Humeau, dont l’un des descendants a rendu possible la publication de cet échange épistolaire (La Trahison de Munich, Emmanuel Mounier et la grande débâcle des intellectuels, présenté par Michel Winock, CNRS Éditions, 2008, 184 p., 20 euros.

À la lecture de l’éditorial, on voit bien que Mounier n’est pas « belliciste ». S’il méprise les hommes « résolus à ne pas se battre », il défend la force de résistance de ceux « résolus à ne pas tuer » en prônant… le désarmement.

Le texte d’Emmanuel Mounier est reproduit intégralement dans le livre de Michel Winock, ou en vente en ligne sur le site de la revue
Esprit:

http://www.esprit.presse.fr/review/article.php?code=5005