La censure cinématographique en France

Parmi les nombreuses thèses d’étudiants de L’IEP de Lyon, j’ai trouvé celle-ci fort intéressante :

Lionel TRELIS
Institut d’Études Politiques de Lyon
LA CENSURE CINÉMATOGRAPHIQUE EN FRANCE

Résumé

De et sous toutes obédiences politiques, la censure cinématographique s’est manifestée, passant d’une ostentation forte et institutionnalisée à une loi de l’interdit et du politiquement correct. À chaque époque sa censure. Elle consiste en tout contrôle d’une autorité publique ou privée disposant d’un pouvoir direct/indirect et discrétionnaire d’interdiction sans aucun contrôle démocratique de sa décision. La censure peut revêtir une forme larvée ou insidieuse sous l’apparence d’un contrôle anodin.
Les spécificités du cinématographe, qui est un médium « chaud » impliquent une évolution originale des notions d’interdit à l’écran et de protection du spectateur. Aussi constate-t-on le déclin progressif mais tardif et relatif de la légitimation de la censure
: on passe de la peur de l' « obscurité malsaine » à l’émergence d’une certaine liberté d’expression cinématographique. C’est l’acheminement vers la mort de la censure « archaïque ».
Les thèmes à risque, la censure militaire etc. rendent le lien infime entre censure et propagande, qui sont les deux faces d’une même médaille consistant à violer les foules, ce qui dénote une tendance à l’abrutissement et à l’instrumentalisation de la censure contre la réflexion.
L’évolution récente confirme la mutation en une censure qui ne dit pas son nom et laisse poindre une conclusion pathétique à notre démonstration.
De la censure politique à la censure économique, et de la censure économique à une pseudo-libéralisation, le Salut passe par une responsabilisation tant du spectateur que du créateur.