Dictionnaire Patrick Modiano
Dans son site Littérature & Compagnie, Bernard Obadia a consacré un magnifique travail à Patrick Modiano, en lui consacrant un «dictionnaire» :
Le projet
- Couvrir, restituer une vaste thématique qui circule dans toute l'œuvre et que l'on retrouve dans les entretiens |
Mort de Jerôme David Salinger
Nous sommes nombreux à être mélancoliques aujourd’hui.
« The Catcher in the rye » a été traduit en français par L’Attrape-cœurs — peut-être parce que la traduction est contemporaine de L’Arrache-cœur de Boris Vian ?
Le titre original est emprunté à un poème de Robert Burns.
La dernière phrase de ce livre culte :
« Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer. »
Téléchargement de la version originale ici
Raymond Federman
Raymond Federman, décédé en octobre 2009, a été redécouvert en France depuis une dizaine d’années.
Des articles et interviews peuvent être lus sur l’internet, de manière à donner envie de lire son œuvre :
- Retour à Montrouge
- La rafle de 1942 à Montrouge. Une lettre de Raymond Federman
- Retour au fumier et autres textes
- et surtout cette page, sur CHUT
« Ce chut, j’ai bien des fois raconté que c’était le dernier mot que j’ai entendu de ma mère, ce triste jour de juillet 1942 quand la porte du cabinet de débarras dans lequel elle m’avait caché se referma sur moi.
Chut, murmura ma mère. Et les treize premières années de ma vie furent englouties dans l’obscurité de ce débarras au troisième étage de notre immeuble. […]
Il m’a fallu bien des années pour comprendre ce que ma mère voulait dire avec ce chut.
Elle voulait me dire : Si tu ne dis rien. Si tu restes tranquille. Silencieux. Chut ! Tu survivras. […]
Si tu dis rien. Si tu restes tranquille et silencieux, tu survivras et un jour tu raconteras ce qui s’est passé ici. Je crois que c’est cela que voulait dire le chut de ma mère. »
- et enfin ces notes précieuses dans Le Matricule des Anges N° 68
Poème de Paul Fort
CHANSON D’UN BERGER SURPRIS PAR LA NEIGE
de PAUL FORT (Ballades françaises)
Tout le long du chaîneau, tout le long de la chaîne,
la chaîne où l’aube est née, le long des Pyrénées,
je garde mes brebis, avec mon chien Toby, mes moutons, mes agneaux,
ma gourde et mon flûtiau,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.
J’ai quitté la maison. Ainsi, adieu mon père et les autres garçons.
Et vous aussi ma mère. Adieu tous mes amis.
Je dois rester ici à garder mes brebis, mes moutons, mes agneaux,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.
Je vais dans l’avenir peut-être ici mourir, avec mon chien Toby, mes moutons, mes brebis,
mon cœur chaud, mes agneaux.
L’avenir c’est la neige, l’avenir c’est le froid.
Il doit être, qu’il soit ! Qu’il soit tout comme il doit, tout le long du cortège,
tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau.
Toby, personne en bas n’entend plus tes grelots ; ma mère piéçant ses bas n’entend plus mon flûtiau.
Mon père n’entend plus bêler son grand troupeau.
Seul bêle (il vient de naître) un chaud petit agneau.
Tout le long de la chaîne, tout le long du chaîneau…
Le dernier Jacques Chessex
Chessex écrit : « La conduite d’un homme avant sa mort a quelque chose d’un dessin au trait aggravé. Il y acquiert un timbre à la fois plus mystérieux et plus explicite de son destin. »
Phrase troublante, dans un livre posthume…
« Un Juif pour l’exemple », paru en janvier 2008, fut également un choc littéraire.
LE DERNIER CRÂNE DE M. DE SADE, de Jacques Chessex. Éditions Grasset. 174 pages, 12 euros.