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La destruction de l'ancien cimetière de Larouillies



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Comme toutes les églises, celle de Larouillies était entourée d’un cimetière clos de murs qui servait, au Moyen-Âge, de lieu d’asile inviolable.


Ce cimetière est évoqué dans une très ancienne chronique judiciaire en ancien picard, datant de 1397, que nous avons traduite et publiée par ailleurs.


Il est représenté
dans les albums de Croÿ.


Entre 1596 et 1598, Charles de Croÿ (
prononcer « croui »), prince de Chimay et seigneur d’Avesnes, eut l’idée de reproduire sur plans l’ensemble de ses propriétés assorti de la vue de chacune des localités, peinte à la gouache à la manière d'un petit tableau. Le duc Charles avait confié la direction de l'œuvre à un peintre valenciennois : Adrien de Montigny.


Le village de Larouillies est représenté au tome II (page 131) de l’édition de 1986 sous l’égide du Conseil Régional du Nord-Pas de Calais et du Crédit Communal de Bruxelles-Belgique.


On y distingue parfaitement l’église de Larouillies et son cimetière attenant enclos de murs.




Deux cartes postales anciennes gardent le souvenir de l’ancien cimetière.

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Ce cimetière a été abandonné progressivement au début du XXe siècle. L’une des dernières personnes qui furent enterrées est notre arrière grand-mère, Laure Hosselet, en 1935, inhumée aux côtés de son époux.

Il a été presque complètement détruit en 2006. Il n’en reste que quelques tristes arpents de gazon.

À l’heure atuelle,où l’on s’émeut à juste titre des dégradations dont trop de cimetières sont victimes, on ignore pour quelles raisons certains maires s’adonnent en toute impunité à ce qu’il faut appeler purement et simplement une profanation de sépultures.

J’ai encore peine à vivre l’extrême violence ressentie par notre famille lorsque nous avons constaté le « déplacement » de nos tombes pour favoriser les manœuvres d’une tractopelle…

Dossier ci-dessous, sans autres commentaires…





Images des tombes et de la destruction


Cliquer sur les photos pour les agrandir


Les tombes ont été détruites sans le moindre avertissement, sans écriteau pour prévenir les familles, et sans relevé, plan, notation des noms portés sur les différentes pierres tombales, bref un massacre barbare… et illégal


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HISTOIRE



Le mot cimetière, dont l'étymologie remonte au bas-latin cimiterium lui-même issu du latin classique coemeterium, ce mot venant du grec ancien κοιμητήριον, koimêtêrion (« lieu pour dormir, dortoir »), appartient jusqu'au xve siècle au langage des clercs alors que le langage courant utilise celui d’aître (du vieux français aitre issu du latin atrium, qui désigne la cour intérieure d'entrée précédant l'entrée d'une villa romaine, d'où par extension le cimetière situé avant l'entrée de l'église), ou  charnier.


Dans la Rome antique et dans la Gaule romaine, les cimetières sont aménagés en dehors des villes. Dans les premiers temps de la chrétienté, les défunts sont inhumés à l'extérieur des églises afin de ne pas provoquer d'épidémies selon la loi romaine des « douze tables » L’église commence à s’intéresser à la question des cimetières lors de la période carolingienne (VIIIe-IXe s.), mais ce n’est qu’aux Xe- Xie siècles qu’apparaît le cimetière chrétien entourant l’église paroissiale. En effet, les chrétiens cherchent à établir leur sépulture au plus près du lieu sacré. Puis, au cours du Moyen-Age et notamment à partir du 6ème siècle, l'inhumation des morts se fait au plus proche de la présence de Dieu
ad sanctos (près du Tombeau des Saints, de leurs reliques). L'idée couramment admise alors est que le fait de se retrouver au plus près du lieu saint évite également les profanations.

Le cimetière
Ce dernier est à cette époque la propriété des fabriques qui ont pour mission de les entretenir.
Les souverains, dignitaires ecclésiastiques, seigneurs et bourgeois souhaitent et obtiennent le plus souvent d'être inhumés à l'intérieur de l'église. C'est à ce moment que l'on voit l'apparition de dalles gravées qui permettent dans certains cas d'avoir la figure du défunt et surtout une épitaphe. Notons également que certains dignitaires, qui fondent des lieux de culte par le biais de dotations financières, ont le droit de sépulture dans la chapelle, on appelle alors « tombe de fondation » le lieu où est enfoui le défunt. Les morts se trouvent sous le dallage et s'accumulent. À chaque nouveau mort, la dalle est soulevée et le corps entouré dans un linge de laine est déposé au-dessus des autres. La dalle est reposée sans véritable espace de confinement. La pestilence est forte et présente. Les combles servent également de caveau, ce qui fait que les odeurs viennent du sol mais aussi du plafond. L'utilisation de l'encens et autres substances permettent de dissimuler les odeurs.


Le cimetière, une terre sacrée
Le lieu de repos des morts est considéré comme sacré, dès l’Antiquité. Les empereurs chrétiens édictent des lois contre la destruction, la violation et la destruction des tombeaux.
La violation des sépultures est sacrilège chez les Burgondes et les Wisigoths.

Dès le Ve siècle, le cimetière est un lieu d’asile et de refuge. Comme dans les églises il est interdit de capturer un fugitif qui se réfugie dans l’enceinte du cimetière, qui est close de murs.
A Larouillies, le 13 juillet 1397, deux voleurs de chevaux se sont réfugiés dans le cimetière et dans l’église et il fut difficile de les déloger pour les condamner à mort.
Lire ici : https://www.sculfort.fr/alp/larouillies/5raisons.html

La règle de l'ensevelissement en terre consacrée est absolue : les membres dirigeants de la communauté ecclésiastique et de la noblesse locale cherchent à se faire ensevelir — dans la mesure de l'espace disponible — dans les églises.
L'application de l'interdiction d’inhumer à l’intérieur de l’église est plus ou moins bien appliquée : même des fidèles, suffisamment aisés, peuvent jusqu'au XVIII
e siècle se faire inhumer dans la nef, ce qui assure de substantiels revenus à la  fabrique.
Les non-catholiques, n'ayant pas reçu le sacrement de l'extrême onction sont toujours exclus de l'inhumation dans le cimetière paroissial par l'Église, à l'exception des enfants morts sans baptême qui bénéficient d'une place, mais non bénite.
Le 16 septembre 1634, le parlement de Paris par un arrêt de la Cour des grands jours de Poitiers interdit aux protestants d'être enterrés dans les cimetières paroissiaux. Les morts devront aller ailleurs. Jusqu'à la Révolution, les inhumations se feront de nuit et plus ou moins clandestinement.





DESTRUCTION SANS PREAVIS DU CIMETIERE
DOSSIER DE PRESSE



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Vue actuelle… Requiescant in pace !



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